Le petit Journal
Balache et moi au "Petit Journal" Mai 71
(cliquer sur la photo pour agrandir)



Soleil Noir
"Soleil Noir"
(Jef Savoi, Didier Dufresne, Philippe Ekimian, Daniel Minet)








Retour au point de départ : la Cité des anciens potes

Malheureusement, il me fallu rentrer en France pour le service militaire, mais heureusement, je suis réformé. A cette époque, ça commençait à cartonner dur dans l'air ambiant du Rock : "Led Zeppelin", "Deep Purple", ... Dans l'élan, j'eu envie de monter mon propre groupe, mais je ne trouvais pas "chaussures à mon pied", devenu exigeant après mon expérience Londonnienne. Ici, les français essayaient de "frimer" à l'Anglaise, alors que moi j'étais devenu un "Anglais". Les "Anglais", eux, ils friment pas, ils sont!
On est en Mai 71. C'est alors que je rencontre un ami qui m'informe que le patron du "Petit Journal" Boulevard Saint Michel, recherche un chanteur rive gauche, la seule animation à l'époque étant un travesti nommé "Lulu" qui chantait du "Joséphine Baker". Je lui réponds que je ne chante pas, mais que j'ai des amis qui pourraient faire l'affaire. Il me dit tu peux toujours essayer. C'est ce que j'ai fait. J'ai réuni mes potes Christian Prudent, Balache, et le petit nouveau de la cité, François Finelle. On met rapidement en place les morceaux composés par Christian et Balache, on va faire l'audition au Petit Journal, et ... on est engagés pour jouer 1 fois par semaines! Le groupe s'appelait: "Les Balaches". Ce n'était pas du Rock' n Roll, c'était plutôt des chansons à texte. Mais l'attraction principale, c'était Christian qui faisait un numéro de Claquettes sur une planche de 1m², ce qui plaisait beaucoup au patron.
Le Petit Journal St-Michel n'était pas le "haut lieu" qu'il est devenu aujourd'hui, mais ce qu'il est devenu c'est grâce à une idée à nous. Nous avions suggéré au patron d'agrandir la salle en cassant le mur du fond, et d'y faire venir des musiciens de Jazz. C'était gonflé mais il nous a écouté et c'est devenu depuis, le grand "Petit Journal".


Mon premier groupe de Rock

C'était sympa, oui, mais moi je voulais faire du Rock. Je rencontre enfin un bassiste : Didier Dufresne, (qui jouera par la suite avec "Au bonheur des dames" et "Martin Circus"). Didier nous amène un chanteur, du genre "Robert Plant" (Led Zeppelin). A la batterie on engage Daniel Minet qui n'attendait que ça. Aujourd'hui il a sa propre école de batterie. Lui il avait tout compris du style "John Bonham" (Led Zeppelin). Notre groupe s'appellerait "Soleil Noir" et le répertoire: The Who, The Rolling Stones, Deep Purple et des compositions à nous. Notre QG était au café "Le Métro" à Vincennes, dans lequel on étaient les "Stars".
Comme fans, on avait des petits jeunes du lycée d'en face qui formeront plus tard le groupe « Téléphone ». je me rappelle aussi de Richard Anconina, notre partenaire de "Flipper", bien avant qu'il devienne une vedette de cinéma.
Malheureusement avec ce groupe, on ne trouva pas mieux que de se faire engager au Club Med, et ce, pour 3 saisons. Je l'admet, on était tombé bien bas. Mais que voulez vous? La tentation était forte : pas d'argent, et d'un coup : le soleil, la mer, la plage, les filles, les palmiers, payés, nourris, logés, ...


Le sauvage s'intègre... oui mais pas longtemps!

Rentré en France, je décide de trouver un boulot pour pouvoir me payer du matériel et devenir musicien professionnel. Fini le rock, passons aux « choses sérieuses ». Du moins c'est ce que je croyais, car encore une fois, j'étais loin de me douter de ce que le destin me réservait. Toujours est-il que je commençais à évoluer dans la technique du Jazz Rock. J'ai vite abandonné! Ca devenait une histoire de "compétitivité" entre guitaristes, c'était à celui qui jouerait le plus vite, je me sentais pas à ma place, et surtout, j'étais entrain d'y perdre mon "âme" de rocker.
J'ai 25 ans. Je trouve une place comme vendeur "Au Vieux Campeur". Au bout d'un an et demi, qui vois je arriver dans le magasin? Mon pote de la cité, Christian Prudent, accompagné de son acolyte, Roger Bergerin, frère aîné de Jean-Louis Bergerin, lequel fera parti des "Forbans" plus tard. Comme on ne s'était pas vu depuis 5 ans, ils étaient venu soit disant pour me faire un petit bonjour, mais en fait ils étaient venu me chercher. Christian me dit: « Tu vas pas rester là toute ta vie, tu viens avec nous et tu rentres dans notre troupe». C'est alors que j'appris que pendant les trois années que j'avais passé à faire le mariole au Club Med, lui et Roger s'étaient lancé dans la danse Jazz et claquettes, avaient monté une troupe de Comédie Musicale et étaient passé à l'Olympia. J'ai dit : "oui, je marche, mais je vais faire quoi ?" "T'inquiète pas, tu va voir, il y a un allumé dans la troupe, c'est un musicien, il s'appelle René Garber, il était dans le groupe Magma de Christian Vander, et tu vas t'associer avec lui pour faire la musique du spectacle". Il m'en fallait pas plus, j'ai dit OK, et c'était reparti. Mais toujours loin de soupçonner la grande aventure qui m'attendait.