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Brian Jones
Brian Jones, fondateur des Rolling Stones



The Rolling Stones
The Rolling Stones
Leur meilleur



Londres 69/70

Blow up
Blow Up - Bande annonce (1966)

J'ai 20 ans, et entre temps, le Rock était devenu plus "dirty", les cheveux avaient poussé, j'adorais les Rolling Stones, les Them (Gloria), les Who, les Animals, les Kinks, les Pretty Things, les Yardbirds et le film : "Blow-up".
Trois ans auparavant, quand j'étais en pension, les curés avaient organisé une soirée télé, car il y avait selon eux, une émission utile à notre éducation. Manque de bol, ce jour là, la chaîne avait programmé une émission Rock, dans laquelle nous avons vu apparaître un sauvage noir, hirsute, qui jouait de la guitare avec ses dents, et qui lui mettait le feu à la fin.
C'était Jimi Hendrix qui chantait "Hey Joe". Je vous dis pas la gueule du Père Supérieur de la pension!
J'avais envie de connaître l'Angleterre, cette "planète" de sauvages. En France il n'y avait plus rien! Eddy Mitchel découvrait le Rhythm and blues, Johnny qui commençait à manger à tous les râteliers. Il y avait quelques bons groupes de Rhythm and blues en banlieue, mais quand ils arrivaient à percer, c'était pour se retrouver à jouer derrière "Claude François", non merci!
Je pars donc à l'aventure pour Londres avec 200Fr (35€) en poche et un look un peu "beatnik". A peine arrivé, je me lie d'amitié avec un Irlandais, venu lui aussi émigrer à Londres. Il me propose de m'héberger en attendant que je trouve un job. Les voisins étaient un groupe de Rock, style "Rolling Stones".
Pour vous situer, c'était l'époque d'Abbey Road des Beatles, mais c'était surtout l'époque où un nouveau groupe était entrain de "bousculer" le Rock : "Led Zeppelin".
Un jour, en "bons voisins", ils m'invitent à boire un thé et à fumer un "pet". Le courant passe bien. Je prend une guitare pour faire quelques notes, et là, vous n'allez pas le croire, je joue "Jeux interdits"! Faire ça en France, à Ivry s/Seine!!! aurait été assez périlleux, mais ici, non. Au contraire, grand respect, le chanteur me félicite puis il me demande si je sais jouer du Rock. Alors là, je balance une rythmique à la Chuck Berry. Je ne savais faire que ça mais je le faisais bien. Ensuite je les vois discuter entre eux, puis le chanteur viens me dire que je les intéresse et me propose de m'initier à leur style : "le Blues Anglais", par l'intermédiaire de leur guitariste: Mick Cox. Quel prof! Mick était un guitariste hors pair, de la trempe des "Clapton, John Mayal, ...". J'ai très vite assimilé, c'est facile d'apprendre quand on beigne dans une culture du Rock comme en Angleterre. Mais j'étais loin de me douter de sur qui j'étais tombé et de ce qui m'attendait ensuite. Le chanteur, en parallèle du groupe, se produisait tous les soirs dans un Pub de nuit: "The Frigate", une vraie taverne de pirates! C'était le rendez-vous de tous les Buskers (les chanteurs de rue) qui venaient finir leur journée en se pochetronant autour du Blues et du Folk Ecossais et Irlandais. Le chanteur m'avait trouvé un job : faire la manche dans les queues de cinéma pendant que le Busker "Scotch Bob" chantait. Le soir on finissait au pub pour compter nos sous et partager notre butin. Moi le "Frenchie", j'étais rentré dans la bande des Buskers Londoniens, ce qui n'avait pas eu l'air de plaire à "Don Partridge" leur chef de file qui était devenu une Star après avoir sorti son tube : Rosie. Pourtant un soir il était venu me faire ses excuses après m'avoir entendu faire un solo de guitare, car, paraît-il, il m'aurait insulté du fait que j'étais français. En effet, le chanteur du groupe estimant que j'avais acquis le niveau, m'avait engagé pour faire quelques solos de guitare. Hors pour ne rien vous cacher, à cette époque là  le Français avait (déjà ?) une très mauvaise réputation (voleur, arrogant ..), limite raciste. Et moi, non seulement j'étais un français parmis eux, mais en plus je jouais sur la guitare de : ... ? J'vous raconte pas! Heu... si, j' vous raconte! Comme je n'avais pas de guitare, Tony, le chanteur, demanda à ce qu'on m'en prète une. C'est alors que le frère de Mick Cox dépose sur la table un étui à guitare sur lequel étaient écrites les initiales :  J.H. EXP , et quand il l'ouvrit, stupéfaction! C'était une des guitares de Jimi Hendrix! Pas une copie! LA guitare de Jimi Hendrix! La fameuse Gibson Flying V peinte à la main par lui-même! En fait, c'est là que j'ai appris que "Mike Cox" était l'ancien guitariste de "Van Morrisson", et ensuite, du groupe "Eire Apparent" produit par Jimi Hendrix. Jimi Hendrix et Mick Cox avaient fait une tournée ensemble, et Hendrix lui avait offert sa guitare. Et c'est son frère qui en était devenu l'heureux possesseur. Moi qui rêvais d'une guitare électrique quand j'étais plus jeune, j'avais été servi! J'ai retrouvé cette guitare sur le Web. La voici, la seule et unique :


Gibson Flying V 1967 - Hendrix
La Gibson Flying V peinte à la main par Jimi Hendrix